top of page

J'ai testé l'écovolontariat aux Philippines

Comment j'ai trouvé cette mission?

​

J'ai commencé mes recherches d'emploi après mes études. Malheureusement, dans ma branche d'étude, et surtout dans ce que j'aime plus que tout (la recherche et la conservation des grands carnivores et mammifères), il est plus que très difficile de trouver un emploi. C'est alors qu'est parue une offre en tant qu'assistant de recherche VOLONTAIRE pour un projet de conservation sur les raies et les requins avec l'association LAMAVE. Mais attention, il s'agissait de payer pour assister au projet. J'y reviendrai là dessus un petit plus bas dans l'article. 

 

  • LES MISSIONS PRINCIPALES

​

Lorsque j'ai été acceptée, nous avons reçu un document nous décrivant plusieurs informations sur le projet, la vie en tant qu'écovolontaire, etc.

​

But de l’étude : Pouvoir identifier des paramètres qui peuvent affecter la distribution de ces espèces menacées à l’aide d’une méthode non invasive.

- Pose d’un système de caméra surveillance à 100m de profondeur, plusieurs heures en immersion, et sur différents sites.

- Des prélèvements génétiques seront effectués de manière opportuniste sur les marchés de poissons côtiers, à travers les     Philippines.

- On devra également sensibiliser et partager différentes informations sur le projet et l’association LAMAVE auprès des écoles, des universités et des locaux.

​

  • CE QU'IL EN EST

​

J'étais partie au début pour 3 mois de volontariat, à hauteur de 400$ par mois. Cette somme est demandée pour couvrir plusieurs choses (logement, 3 repas par jour, transport au sein même du projet). J'étais très contente de ce qu'allait m'offrir ce projet. J'allais apprendre de nouvelles techniques, participer à des missions en mer, découvrir les récifs pour la première fois, m'immerger dans la culture philippienne, et améliorer mon anglais. 

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

Mon arrivée

​​

En avion forcément, mais avec plusieurs escales et compagnies. J'avais pris la compagnie Saudia Airlines que je recommande pour son service client, le confort des avions, les repas donnés à bord de l'avion. J'avais le trajet jusqu'à Manille. Le projet étant basé sur l'île de Puerto Princesa, il me fallait encore un autre avion pour pouvoir y accéder rapidement. J'arrive donc à Puerto P. un jour plus tard que prévue, à la première heure (6h30 mon arrivée). Heureusement arrivée à PP, j'avais de la wifi pour communiquer par whatsapp. Je n'en pouvais plus, j'étais chargée à bloc, et là je ne savais absolument pas quoi faire et où aller. Pour le coup, mon arrivée a été très mal organisée de mon point de vue. 

​

Le responsable du projet me communique les premières informations: 

- je pars sur l'île pour un terrain pendant 2 mois, dans environ 3 jours qui suivent mon arrivée

- le responsable ne sera pas présent tout au long de cette période et lègue les responsabilités à une volontaire présente depuis Janvier au sein du projet (nouvelle responsable). 

Rien que ces deux nouvelles, je n'étais pas très contente... et plutôt très surprise même. 

Au niveau du financement, on doit tout donner d'avance et en liquide. 

​

La maison du projet était plutôt moyenne mais ça allait au vue des conditions de vie aux Philippines. Il y avait déjà environ 10 personnes présentes dans la maison, principalement tous des anglais de différents horizons. J'étais la seule petite française. Tous des grands passionnés de la faune marine et de la plongée. L'accueil s'est fait plutôt tranquillement, mais c'était pas fou fou par rapport à ce que j'ai pu faire et voir avant ce projet. Deuxième déception ce jour là. 

​

​

Au fur et à mesure des jours

​​

​

Finalement, après quelques jours, nous n'étions toujours pas partis sur l'île en question pour commencer vraiment le projet de terrain. Cela a mis énormément de temps, environ 2-3 semaines. Je mourrais d'impatience, et je me posais plusieurs questions sur ce réel projet auquel j'ai payé. Par ailleurs, tout n'était pas forcément dit en terme de précaution à prendre et surtout des dépenses supplémentaires que l'on pouvait avoir. Pour la nourriture, au début ça allait, mais au fur et à mesure, c'était devenu du vrai n'importe quoi. Je ne savais pas à combien on avait le droit, si l'eau en bouteille était à nos frais etc. Bref, plein de dépenses qui s'ajoutent en plus, et cela sans réelles justifications. Je n'étais vraiment pas contente de cela et de l'organisation que ça prenait. On faisait des aller-retours parfois en 2 jours (avec facile 3-4h de trajet) en croyant que le bateau était prêt pour partir sur l'île mais en vain. En plus, c'était le pompon avec les élections présidentielles qui retardaient d'avantage le départ. En attendant le départ, nous avions à travailler sur les vidéos prises sur d'autres sites tout au long de la journée. 

​

Mon arrivée sur l'île: le terrain commence​

​

Me voilà enfin partis sur l'île pour une durée de 2 mois, après avoir patientée environ 2 semaines et demi. Cagayancillo est le nom de l'île. Il nous a fallu environ 15h de trajet en bateau pour y parvenir. Nous avons dormi sur le bateau, c'était une chouette expérience parmi le ciel étoilé. J'arrive sur l'île avec le reste de l'équipe (5 au total). On découvre aussi la maison où nous sommes logés et où nous allons travailler. L'île est très jolie en elle-même avec toutes ses couleurs, ses plages et surtout ses récifs bien conservés. J'étais super contente de venir ici! Plein de questions me venaient en tête sur le travail scientifique. Cependant, mes questions parfois ne trouvaient pas une réponse réellement bien définie et ciblée. Mais dans l'ensemble, l'idée du projet était bon. 

Quant au logement, c'était un peu minime pour l'espace avec des conditions très réduites. 

​

Mon impression sur l'île

​

Mes premières impressions de cette île: superbe, mignon et pleine de surprise. Les premières d'entre elles fût évidemment de trouver une eau calme mais surtout d'un bleu transparent qui laisse entrevoir de magnifiques récifs et poissons. La "ville" en elle-même est tout aussi jolie. On y trouve plein de couleurs partout (maisons, sur les arbres). De bonnes petites découvertes de la faune et de la flore. Les locaux sont super sympas, et d'une aide incroyable en tout et pour tout. Par exemple, l'autre fois, je me suis aventurée le long de la "route" principale vers le nord de l'île (soit 12km). Marcher en plein soleil, avec une forte chaleur était éprouvant (doigts gonflés). Puis, j'ai trouvé un de nos amis pêcheurs qui nous accompagnait sur le terrain. Il était en scooter, et il s'est proposé de faire mon guide. C'était génial! Une autre fois, je suis partie aller remplir le sceau d'eau au puits. Les enfants autour qui jouent, m'ont aperçu. Curieux comme ils sont, ils viennent me voir et ils m'ont aidé à chercher un sceau et de la corde pour pouvoir récupérer de l'eau et faire le transfert dans l'autre. Sans que l'on échange un seul mot, nous communiquons avec fais et gestes, puis je les remercie "Salamat". La vie ici est très simple, mais difficile de par le climat (très chaud et soleil brulant, électricité de 16h à minuit, pas de douches). 

Comment se passaient mes journées?

​

Je me levais très tôt le matin de part la chaleur et la lumière du jour (5h30 - 6h00). Tout les autres dormaient encore. Je partais régulièrement m'acheter des petits pains philippins pour le petit dèj histoire de me caler encore plus qu'avec ce qu'il y avait. Une fois les autres levés, on tournait en équipe car tout le monde ne pouvait pas aller sur le bateau. Deux personnes restaient sur l'île pour traiter les vidéos et remplir un fichier excel où était répertorié les espèces trouvées. Trois autres personnes dont la responsable allaient sur le bateau pour installer les caméras à différents endroits. 

​

Lorsque je restais sur l'île avec mon autre camarade, les journées étaient assez éprouvante avec la chaleur, les yeux rivés devant le pc, sans électricité. Parfois, et même souvent, je partais pas loin et je m'installais dans un autre endroit histoire de changer de lieu et de bouger d'endroit. J'en avais marre de rester à la même place sans avoir l'impression de faire réellement quelque chose. On régulait notre temps et journée comme bon nous semblait. Mais on dépendait surtout de la capacité de notre batterie d'ordinateur. Une fois la batterie épuisée, il fallait trouver une autre occupation, et là c'était pas gagner d'avance. Parfois, je partais avec mon camarade faire du snorkeling (palme, masque, tuba), d'autres fois, je dormais (alors que déteste ça), je me baladais autour de l'île quand il ne faisait pas trop trop chaud etc. Le soir, on s'occupait de charger tous les appareils, de vider les cartes, de préparer à manger à tour de rôle, et de faire un petit briefing. 

Lorsque j'allais sur le bateau, deux pêcheurs étaient avec nous et nous guidaient autour de l'île pour poser les appareils de surveillance. Nous disposions de 4 caméras (Gopro). On en mettait le matin, puis on patienter 3h environ sur le bateau le temps de la durée d'enregistrement. Puis après on répétait la même chose l'après-midi. Assez répétitif comme travail, et surtout il faut être beaucoup patient si on reste sur le bateau. Parfois, on avait la chance de visiter quelques endroits comme des grottes, ou encore découvrir de nouveaux récifs et fonds marins avec peut-être la chance de voir un requin, des raies, ou encore tortue de mer. 

Comment se passait l'intégration?

​

Je suis partie au sein de ce volontariat en étant pas une experte en anglais. Mais je savais quand même bien me débrouiller. J'étais la seule française au sein de l'équipe. Avec certains des collègues des autres équipes l'entente s'est vraiment bien passée. On rigolait, on partait visiter ensemble, on aller boire un verre etc. Par contre, j'ai trouvé qu'avec la majorité des collègues mon équipe, l'entente n'était pas aussi joviale et agréable. J'avais l'impression qu'ils ne me comprenaient pas, ne faisaient pas d'effort etc. La répartition des tâches communes était vraiment mal faite. En dehors du philippin qui était avec nous, avec les autres personnes il n'en ressortait rien. Beaucoup de jugement derrière le dos, d'inégalités j'ai trouvé, et cela même auprès de la responsable. C'est dommage.. Après, je pense que c'était le groupe vraiment qui a été mal fait ou tout simplement l'entente qui n'était pas en accord avec nos idées et façon de penser. Cela m'a pas mal affecté, et je commençais à saturer de certaines choses. 

​

Qu'en ai-je réellement pensé? 

​

Tout d'abord, j'étais réticente à l'idée de devoir payer pour travailler. J'ai souvent entendu parler de ce type de contributions, mais je voulais en avoir le coeur net, et surtout avoir mon point de vue personnel en ayant fait ma propre expérience. Au final, et en comparaison avec tous les stages (qui là, n'étaient pas payant), j'en ai pas pensé du bien contrairement à beaucoup.  J'en ai retiré qu'il y avait une très mauvaise organisation en tout point de vue: alimentation (le budget du repas n'était pas choisi selon les goûts de chacun), la façon de cuisiner, la répartition des tâches communes (nettoyage, remplir les sceaux d'eau, aller chercher quelques provisions), la gestion du temps (2 semaines et demi de "retard" par rapport aux dates données, perte de temps sur le bateau et lorsque les pc n'avaient plus de batterie), la contribution au travail "scientifique" n'était pas correctement réparties (pour ma part, j'avais pour seul mission de m'occuper des cordes avec le système de surveillance... pas top et pas du tout enrichissant surtout quand on paye 400$ ) et plein d'autres choses. Tout cela ont fait que je n'ai pas poursuivi jusqu'au bout la mission que j'avais pris pour 3 mois. Je suis partie après 1 mois et demi, sans aucun remboursement possible... Sympa quand on n'a pas beaucoup d'argent, ils en profitent pour s'en mettre plein les poches, malgré tout. J'ai dû rentrer et payer en plus des sous donnés au projet, le bateau pour quitter Cagayancillo jusqu'à Puerto Princesa. Sans compter les frais de logement à Puerto Princesa, alors qu'on aurait pu me proposer de rester les quelques nuits au logement du projet... Pas cool cool. 

​

Pour conclure? Dois-je conseiller ce type de travail? 

​

Maintenant, je sais à quoi m'en tenir, et surtout voir que tout cela n'est qu'une question de business. Par faute aussi du gouvernement qui ne donne pas assez de budget pour les recherches et la conservation, nous en sommes venus à devoir payer pour travailler, pour pouvoir gagner de l'expérience facilement... C'est triste je trouve. Et à présent, je ne rentrerais pas dans ce monde là et cette optique. Je ne conseille pas ce type d'écovolontariat à partir du moment où il faut payer. Cela est énormément défavorable et remplace totalement une offre d'emploi rémunérée, auquel on pourrait être affecté. 

bottom of page