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S'aventurer seule dans la forêt tropicale

Je vais vous décrire ici mon équipement, mon ressenti, et quelques conseils lorsque j'ai effectué un trek en autonomie dans la région mountain province aux Philippines, dans le nord de Manille. â€‹

Quels équipements j'avais pris?

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Pour tout vous dire, c'était la première fois que je partais comme ça en autonomie complète, n'ayant aucune connaissance et technique du chemin que j'allais prendre. 

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  • Portage: 

Sac à dos Dakine 45L Poacher

Sac à dos Arva 32L Rescuer

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  • Pour dormir:

Tente Mountain Hardwear Skyledge 2.1

Hamac DD hammock Travel

Sac de couchage Lamina Z flame Long

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  • Vêtements:

Pantalon-short Salomon pour la randonnée

2 Pantalons de change décathlon 

Surpantalon Mountain Hardwear

3 débardeurs décathlon

1 chemise mountain hardwear manches longues

1 tee-shirt manche longue

1 veste softshell Salomon

Poncho décathlon

Foulard

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  • Matériels

Matériels photo et vidéo (Canon et Gopro) avec objectifs 

Petite marmite pour cuisiner

Tupperware plastique

Couteaux, allumettes, briquet

GPS Garmin

Lampe Frontale Petzl

Cordes

Sacs poubelles, Sac ziplock

Piles

Gourde klean kanteen 75cl

Bottes plastiques

Tong

Téléphone style Crosscall 

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  • Divers

Protection hygiéniques

Crèmes en tout genre

Bétadine

Compresse

Ciseaux

Insecticide Baygon fourmis/mouches et autres

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  • Alimentation

Noix de cajou

Thon

Sardines

Soupes déshydratées

Nouilles chinoises

Pain de mie

Lait de coco

Biscuit

Porridge

Cacao en poudre

Miel

Vache qui rit

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Pourquoi et comment je suis partie seule? 

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Je voulais partir à la découverte des rizières par mes propres moyens et vivre au coeur même de la nature, sans avoir à recourir à de l'aide. J'avais le besoin de me retrouver seule face à ce qui allait m'attendre. C'était un peu comme se tester, devoir apprendre par soi-même, se connaître au-delà des idées et barrières que peut avoir notre cerveau. Pour moi, c'était une évasion, mais aussi une sorte de défis sportif pour se découvrir. 

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Partir seule n'est pas simple, surtout en tant que femme. On le sait tous. On entends souvent dire, mais tu es folle, c'est dangereux, il peut t'arriver si ça etc. Je me suis mis alors dans une sorte de bulle que je n'ai même pas contrôlé, venu d'elle-même de manière à me protéger de tout cela, qui aurait pu m'affecter durant mon trek. Réussir à franchir les obstacles que venaient "offrir" la nature, c'était ça. 

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  • Préparation:

J'avais préparé un peu à l'arrache, je l'avoue, mon itinéraire. J'ai suivi une trace GPS au travers la forêt, avec comme objectif d'atteindre le Mount Amuyao (2700m). Mais je n'avais pas fait attention au dénivelé, ni au tracé. Je savais que j'allais suivre à la lettre la trace sur mon GPS.  J'avais en tête la carte, et j'avais aussi fait quelques captures d'écran avec mon téléphone. 

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  • ​Bien équipée:

Comme vous avez pu voir mon équipement, j'avais prévue beaucoup de choses, pour partir sereine et m'affronter face à toutes épreuves. Surtout que je partais dans les rizières et en début de la saison des pluies. Les glissades peuvent vite venir  et on n'est jamais à l'abri de glisser.. J'avais prévue assez de provisions en nourriture pour tenir 6 jours d'autonomie. En dehors de cela, j'avais environ 2L d'eau sur moi. Je comptais m’approvisionner en eau avec les rizières/montagnes ou les villages. 

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  • Le plus important:

Se sentir prête et faire abstractions de tout. Se lancer est toujours le plus difficile (plus facile à dire qu'à faire), mais si on se bloque à quoi bon s'en tenir ? 

Affronter ce qu'il y a devant

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Aventureuse depuis trèèèès longtemps, partir seule en sac à dos ne me faisait pas peur. Par contre, je comprends tout à fait ceux et celles qui ont peur de s'aventurer vers l'inconnu, en imaginant le pire. C'est normal ! Le premier réflexe qu'on a est de s'imaginer dans les pires circonstances qu'il soit. C'est dans l'aventure et les treks inconnu (souvent seul) que l'on peut compter que sur soi-même, et surtout faire confiance en son instinct. A ce moment là, je suivais ma ligne directrice grâce à mon GPS, le seul et unique qui me guidait. Souvent quand je croisais des gens, 

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Est ce que je me suis sentie seule? 

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Je dirais oui et non. Il y a tellement de choses à voir et à découvrir que je ne me suis jamais ennuyée, sauf quand j'installais mon bivouac! Je l'installais très tôt (16h30-17h00) en raison du mauvais temps qui arrivait à chaque nuit (orage et pluie). J'avais seulement mon petit carnet avec moi pour rédiger ce qu'il s'était passé durant ma journée. Je n'avais pas pris un livre, mais j'aurais dû. Heureusement, j'avais de la musique sur mon téléphone qui m'aidait à trouver sommeil. 

 

Puis une fois, je me souviens avoir rencontré une jeune femme qui montait à son village, en étant plus ou moins chargée comme moi. Nous avons fait la marche ensemble, puis on parlait de tout et de rien. Elle me disait qu'elle aimerait bien partir à l'étranger et travailler dans les ménages. Elle m'a aussi fait découvrir le Moma (que je n'ai pas voulu goûter). Il s'agit d'une tradition pour tout ceux qui vivent principalement dans les montagnes. Il s'agit d'une plante, qui rend les dents rouges, ainsi que la langue enfin toute la bouche en elle-même. C'est aussi connu sous le nom de bétel. Cela consiste à mâcher, chiquer la plante. Puis beaucoup de gens après crache. Cela fait une grosse tache rouge sur le sol. J'ai étais très surprise de voir cela, et des panneaux dans certains villages marqués : "no spitting Moma". 

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Marcher, grimper, porter

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Tous les jours, je marchais aussi longtemps que je le pouvais. C'était très très difficile, de part le poids de mon sac, mais aussi la difficulté du terrain, qui était varié. Je n'avais je ne sais pas combien de marches à franchir. Ce dont je me souviens, et je remercie mon ami qui a compté pour moi le nombre de marches à monter, est de 420-450 marches à monter, avant que je puisse m'aventurer seule dans la forêt. J'étais presque à quatre pattes pour faire contre-poids avec mon sac. 

J’avançais mais en prenant mon temps: je photographiais, je filmais aussi, et je m'arrêtais très très souvent pour reprendre ma respiration. Environ 10h de marche, avec 30 kilos sur mon dos. Je montais les marches, je les descendais, je longeais les rizières sur des pierres plus ou moins grosses avec à côté le "vide", je jetais mes sacs par dessus de gros troncs d'arbres et j'escaladais à moitié. 

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Savoir faire face à toutes épreuves â€‹

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Durant cette petite aventure riche en émotions, chaque jour et soirs étaient différents, mais avaient ces instants magiques. Ma première nuit, je l'ai passé à l'arrache, juste avant d'arriver à un village. J'ai regardé le ciel, et j'avais senti l'orage venir pour la soirée. Il me fallait un abri. J'ai posé le hamac et j'y ai fait un feu. J'ai dû craquer facilement 10 allumettes avant que le bois et les feuilles ne puissent prendre. Hé oui, quand le climat est humide avec cette végétation, c'est assez compliqué. Donc bien sécher comme on peut le bois et les feuilles, et s'acharner pour arriver à ses fins! 

Cette nuit là, j'avais plein de lucioles qui m'entouraient, inoubliable. Au même moment, l'orage tonnait, et la pluie tombait de plein flots. Le jour qui a suivi, la végétation et les pierres étaient trempés, donc bonjour le risque de glissades. Je faisais très attention à chacun de mes pas. Je restais toujours concentrée. Une fois, faute de vigilance et de mauvais appuis, j'ai chuté avec toutes mes affaires et je suis tombée de 2-3 mètres de haut, pour atterrir dans la rivière. J'avais les bottes et le sur-pantalon à ce moment là. Il fallait vite agir, et sortir de ce petit merdier. Donc bien réfléchir et agir rapidement quand il le faut. 

Une autre fois, c'était quand j'ai traversé la vraie forêt tropicale. Je n'avais aucune idée des points d'eau. Il m'en restait très peu, beaucoup trop peu. Je buvais par petites gorgées, et je m'aidais des feuilles qui pouvaient être repliées sur elle-même et contenir quelques millilitres. Le terrain était de plus en plus instable. Avec un lourd poids à porter, et la fatigue qui se faisait sentir, j'avais pris un bâton, le plus costaud qu'il soit pour me supporter et m'aider à continuer. Cela m'a aidé à éviter bon nombre de toiles d'araignées, mais surtout à éviter de tomber à 2 reprises. Il a craqué, mais il résistait toujours. Merci à la nature avec qui il faut apprendre à vivre en harmonie et à l'écoute

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Repartir en autonomie?

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Je répondrais par oui. Cette fois-ci, avec beaucoup plus d'organisations, et un poids moins important, ou du moins différent, avec d'autres aspects à prendre en compte. Le plus important est de toujours avoir l'envie. Cette adrénaline que l'on ressent lorsqu'on est face à soi-même et la nature. Cette envie de découvrir ce qui nous entoure, oh ça oui, je repartirais! Quand on aime partir seule ou même accompagnée, et que l'aventure vous tente, alors foncez y! Nous avons tant de choses à découvrir. N'oubliez pas d'informer une personne sur votre itinéraire. Si vous captez 2 minutes, donnez des nouvelles ;). Savoir se surpasser, c'est l'une des clés pour avancer. 

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Et vous? Etes-vous déjà partie seule sur un trek? Qu'en avez vous pensé? Ou êtes vous plutôt du genre réticent? 

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